- tarasque
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• 1655; provenç. tarasco (1369), de Tarascon, nom de ville1 ♦ Animal fabuleux, dragon des légendes provençales; sa représentation que l'on promène en procession dans certaines villes méridionales. — Par ext. Monstre sculpté, sorte de gargouille.2 ♦ Fig. et littér. Danger fabuleux. « On a pris l'habitude de considérer la grève générale un peu comme la tarasque » (Aragon).I.⇒TARASQUE1, subst. fém.A. — [Dans les légendes provençales] Animal fabuleux, tenant du dragon, du crocodile et du serpent, qui sévissait dans le Rhône et ses alentours, et qui fut dompté par sainte Marthe; p. méton., mannequin représentant cet animal, promené en procession à Tarascon notamment, à la Pentecôte et à la Sainte-Marthe. Elle l'emmenait l'homme terrible, détendu et docile, comme les vierges de jadis, de leur ceinture, attiraient, domptaient les tarasques (LA VARENDE, Nez-de-cuir, 1936, p. 119). On nomma Tarascon l'endroit où avait été tuée la Tarasque (...). Pour la fête de la Tarasque, le jour de Sainte Marthe, les jeunes gens de Tarascon promènent (...) une carcasse de bois recouverte de toile (...), font mouvoir sa queue, qui, soudain, balaie la foule (...) et termine en jeu populaire la vieille légende du dragon (DÉVIGNE, Légend. de Fr., 1942, p. 19). V. battue ex. 1.— P. méton. Figure sculptée, ciselée, représentant une tarasque. L'église prenait quelque chose de fantastique (...); on entendait aboyer les chiens, les guivres, les tarasques de pierre qui veillent jour et nuit, le cou tendu et la gueule ouverte, autour de la monstrueuse cathédrale (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 184). Un grand casque héraldique en or, ailé d'or rouge et surmonté d'un mufle de tarasque (LORRAIN, Viviane, 1885, p. 6).B. — P. anal. ou au fig. Personne ou chose qui évoque une tarasque par son aspect monstrueux, son caractère païen ou dangereux. Cette mansarde s'étirait, tendait le cou et les vertèbres, tarasque noire (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 253). Clovis représentait le dernier genre, le dompteur de la mode (...) cravachant cette tarasque et jamais dévoré par elle (MORAND, Fin siècle, 1957, p. 143).Prononc. et Orth.:[
]. Homon. et homogr. tarasque2. Étymol. et Hist. 1. a) 1614 « monstre fabuleux des légendes provençales » (CÉSAR DE NOSTREDAME, Hist. de Provence, Lyon, p. 676: [saincte Marthe] trouva aux marais et palus de Tharascon une grosse et horrible beste à quatre pieds, qui depuis a esté nommee la Tharasque); 1665 Tarasque (Voy. d'Espagne, curieux, hist. et polit. fait en l'année 1655, 111-2 [Ch. de Sercy, 1665] ds QUEM. DDL t. 3); b) 1832 « monstre sculpté » (HUGO, loc. cit.); 2. a) 1896 p. métaph. ces pianistes tarasques (MONTESQUIOU, Hort. bleus, p. 129); d'où b) 1936 « danger fabuleux » (ARAGON, Beaux quart., p. 43). Empr. à l'a. prov. tarasca « id. », 1369 (PANSIER) du n. de la ville de Tarascon dans les Bouches-du-Rhône où l'on promène sa représentation par un mannequin au cours d'une procession. Fréq. abs. littér.:22.
II.⇒TARASQUE2, adj. et subst.A. — 1. Adj. et subst. (Personne ou groupe de personnes) qui appartient à une population indienne implantée au nord-ouest du Mexique (notamment dans l'État de Michoacán). Les Tarasques (...) furent soumis par un peuple chichimèque [qui vivait au nord du Mexique] avec lequel il y eut (...) assimilation du vainqueur par le vaincu, car les Tarasques conservèrent leur langue (Mexique, Guatémala, Paris, Hachette, 1980, p. 406 [Les Guides bleus]).2. Adj. Relatif, propre à cette population. Art tarasque. Le musée [du Michoacán] comprend des sculptures tarasques, notamment un trône de pierre (Mexique, Guatémala, Paris, Hachette, 1980, p. 400). On vénérait à Pátzcuaro le principal dieu tribal tarasque, Curicáveri, dieu du feu et divinité solaire (Mexique, Guatémala, Paris, Hachette, 1980, p. 406).B. — Subst. masc. sing., LING. Langue parlée par cette population. Le tarasque, au point de vue de la conjugaison, emploie quelques procédés analogues aux langues slaves; la voie réfléchie, causative, fréquentative, etc., s'exprime par les modifications d'un radical donné, suivi d'une désinence généralement uniforme (GUÉRIN 1892).Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. tarasque1. Étymol. et Hist. 1. 1842 adj.« d'un peuple indien du nord-ouest du Mexique » (Ac. Compl.); 2. 1842 ling. « langue que parle cette peuplade » (ibid.). Du n. d'un peuple indien du nord-ouest du Mexique (1811, A. DE HUMBOLDT, Essai pol. sur le royaume de la Nouvelle Espagne ds Voyages dans l'Amérique équinoxiale, Paris, Maspero, t. 2, 1980, p. 120).
1. tarasque [taʀask] n. f.ÉTYM. 1655; du provençal tarasca (1369), de Tarascon, ville des Bouches-du-Rhône.❖1 Animal fabuleux, sorte de dragon (cit. 1) des légendes provençales; sa représentation par un grand mannequin que l'on promène en procession dans certaines villes (Tarascon, etc.).♦ Monstre sculpté, sorte de gargouille (→ Grotesque, cit. 14; lé, cit. 1).2 Fig., littér. Danger fabuleux (→ Serpent de mer). || On a pris l'habitude de considérer la grève (cit. 14) générale un peu comme la tarasque.0 Tout le long des routes, l'obsession du terroriste les harcelait comme une vision de bête rôdeuse dans une contrée maudite, de lycanthrope sans matricule, tarasque ubiquiste, vampire suceur de courage (…)Jacques Perret, Bande à part, p. 219.❖HOM. 2. Tarasque.————————2. tarasque [taʀask] adj. et n.❖♦ Didact. D'un peuple indien du Nord-Ouest du Mexique. || L'art tarasque. || La civilisation tarasque précolombienne. — N. || Un, une Tarasque.❖HOM. 1. Tarasque.
Encyclopédie Universelle. 2012.